“Fafa. Fa - fa. Cela pourrait sonner comme le prélude d’un concerto dont le compositeur, par ces deux coups d’éclat d’orchestre, attirerait l’attention de l’auditeur·ice au sublime à venir. Fafa (la nôtre) serait au piano (elle a été pianiste). L’air grave, elle exécuterait tout d'abord devant le public concentré quelques phrases introspectives, trouvant l’inspiration dans le murmure du temps qui passe. Puis progressivement, partant du milieu du clavier, pour se répandre en transcendantes arabesques du plus grave au plus aigu, elle imposerait à l’auditoire ses flots mélodiques grondants, ses dissonances tonitruantes, expression la plus pure des atermoiements de l’âme humaine, paysages embrasés, cascades de pierres hurlantes, cieux écorchés par les cris suraigus du Possible…

Mais là, non. Carrément pas. Parce qu’avec Fafa, c’est pas grave. Il n’y a pas de douleur aiguë non plus. Tout est amorti, cool. Alors si elle monte sur scène, c’est pas pour nous assommer avec ses états d’âme. Non, c’est pour chanter du Julien Clerc. “Quand je joue”. Parce qu’il n’y a pas que les musicien·ne·s qui jouent dans une compagnie ! Faut pas la chauffer pour lancer une chenille au burlingo, la Brugnago! 

Tiens, c’est marrant qu’on parle de chenille, parce que dans la métamorphose de celle-ci, la “nymphe” décrit un stade intermédiaire de développement, comme cette mue de la Compagnie du Coin que Fabienne accompagne avec persévérance, douceur, humour, force, naturel…

Tiens, c’est marrant qu’on parle de force et de nature, parce que dans la mythologie, les nymphes sont des divinités qui personnifient les forces vives de la nature!

Bref: Fafa, symphonie, nymphe aussi.”

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